Il s'agit d'amour, en effet. L'amour de la France et de ses paysages vus d'en haut, l'amour du grand collège qu'était l'Elysée au temps du premier septennat, l'amour agacé pour un Président, l'amour des invitées (la solennité du lieu leur donne des idées chaudes), l'amour des télégrammes de condoléances, qui peuvent conduire aux plus hautes carrières ministérielles... et bien d'autres amours encore. Gabriel, le héros de ce livre, se nourrit de tout. Comment lui en vouloir ? Les hommes comme lui, plus nombreux qu'on ne croit, doutent de leur propre existence. D'où des allures de fantômes et des pratiques de vampires timides. Un jour arrivent au palais un port de tête et une bouche trop charnue. En d'autres termes : une dame. Dès cet instant commence, au royaume désordonné des sentiments, l'apprentissage de la préférence.E.O.