Vincent roule à vive allure sur l’autoroute. Il va à la rencontre de celle qu’il a aimée, Geneviève, qui se meurt. Sur la route, Vincent repense au passé. À ce qui, quinze ans auparavant, a détruit leur couple. A ce qui les unit au-delà de la mort. Il repense à Clara, leur enfant disparu, à son corps jamais retrouvé, à la douleur jamais éteinte qui a consumé leur amour. Face au drame, Geneviève a choisi la solitude, consignant sa souffrance dans des carnets, comme si l’écriture la maintenait en vie, tandis que Vincent a tenté d’oublier. De prendre la fuite. Mais tous deux partagent pour la vie un malheur inhumain. Lorsque Vincent rejoint Geneviève, c’est une femme rongée de peine et de tristesse, mais aussi une femme qui s’apaise et veut affronter le passé. Dans les derniers gestes, dans les ultimes paroles qui accompagnent la mort, Geneviève et Vincent se retrouvent, et Clara, leur petite fille, revit, au fil des souvenirs. Le temps est venu pour Vincent de se réconcilier avec la vie. Dans un souffle brûlant et avec une bouleversante retenue, Puisque rien ne dure dit la douleur de perdre un enfant. En laissant la parole au père et à la mère, Laurence Tardieu fait entendre la souffrance qui emmure, incompréhensible pour les autres, l’irrémédiable cassure du couple, la façon dont chacun supporte le malheur. Dans ce texte poignant, la vie et la mort sont indissociables, comme l’ombre et la lumière.