Après l'effondrement du communisme et l'éclatement de l'Union soviétique, la Russie paraissait s'engager sur la voie de la démocratie. Le premier conflit tchétchène a refroidi ces espérances. Mais depuis l'arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine, ancien officier du KGB, c'est à un véritable retour en arrière que l'on assiste.La journaliste Anna Politkovskaïa nous livre ici le journal qu'elle a tenu pendant deux ans de décembre 2003 à décembre 2005. C'est un cri de douleur et de colère contre ce qui se déroule dans son pays, où peu à peu toute opposition a été muselée, où les médias sont sous contrôle, où la justice est aux ordres des puissants, où les militaires semblent pouvoir tout se permettre, où finalement les militants des droits de l'homme retrouvent le chemin de la dissidence. Un cri contre le mépris dont font l'objet les humbles, mais aussi contre la passivité du peuple russe qui semble se résoudre à la fatalité.