Au vu et au su de tous, mais dans l'indifférence, l'Albanie sombre dans le chaos. De la crise financière à la guerre du Kosovo, un constat s'impose : ce n'est pas le nationalisme qui est à craindre dans ce pays dévasté par la dictature communiste et abandonné par ses forces vives ; c'est plutôt la perte de confiance dans tout destin collectif. Si nous n'y prenons garde, le développement de la violence armée, l'essor d'une émigration de la misère et des trafics mafieux peuvent déstabiliser durablement cette partie de l'Europe. Si à l'inverse nous le voulons, l'Albanie peut servir de base à une reconstruction globale de l'ensemble balkanique et à la pacification de l'Europe. Professeur émérite d'histoire de l'Antiquité à l'université Paris-X-Nanterre, Pierre Cabanes se rend depuis vingt-cinq ans en Albanie, où il dirige la mission archéologique et épigraphique française. Bruno Cabanes enseigne l'histoire contemporaine, à Angers.